Attention ça craint : voici le tout premier épisode de....
Je ne vous en dis pas plus...En tout cas, faites de très mauvais rêves, ou même de très bons cauchemards...yeahhh héhéhé !!!
Mimétis
Comme au cinéma
COLLECTION POLAR
RESUME DES EPISODES PRECEDENTS
A ce que je vois y en a aucun qui a suivi. Vu que c'est le début, il n'y a pas de résumé...Pigé ?
Bon, tant pis on commence tout de suite. Accrochez vous à votre souris et ... hop... c'est parti.
Chapitre I : L’organisation
En retournant le corps, le policier ne put s’empècher de réprimer un borborygme amer qui lui remontait à la gorge. Ce n’était pas la première fois qu’il côtoyait un accidenté et ce ne serait sans doute pas la dernière, mais il ne s’y habituait jamais. Le décès avait eu lieu depuis environ trois heures et le sang s’était déjà répandu en grande quantité puis avait commencé à sècher et à tourner légèrement à cause de la tiédeur vespérale du goudron. Quarante ans plus tôt, on aurait pu apercevoir des mouches ; mais depuis la construction d’une zone portuaire et la pollution avaient chassé ces pauvres bêtes de Palerme.
Sur son calepin de compte rendus d’accidents Gino devait noter l’identité de la victime. C’est pour ça qu’il fallait retourner le cadavre afin de prendre le portefeuille. Une des balles avait pénétré le diaphragme, heurté une côte de l’intérieur et l’avait broyée ; du coup, un éclat d’os saillait à travers le tissu déchiré de la chemisette : il avait donc coché la case « mort naturelle ». Ca pouvait paraître idiot d’appeler ça une mort naturelle, mais en ville, c’était devenu depuis longtemps une des premières causes de mortalité, juste après les maladies de l’appareil cardio-vasculaire, mais loin devant la peste bubonique ou le rhume de cerveau. Avec en moyenne deux meurtres par jour, ce genre de fait divers s’était banalisé au point de ne plus mobiliser que quelques flics de seconde zone comme lui, trois heures au moins après. De toutes façons, il n’y avait jamais de témoin et tout le monde connaissait les coupables. Alors, à quoi bon bouleverser l’ordre établi pour capturer un gros gibier du genre vendeur d’éléphants en plastique ou dealer de quartier. C’est pour ça qu’il était devenu beaucoup plus simple de faire un constat comme ce soir-là plutôt qu’un rapport d’accident de la route : à cause des assurances et des batailles rangées entre experts judiciaires, il ne fallait rien oublier dans ces cas là, alors que les crimes de sang n’étaient pas couverts par la plupart des contrats, le seul moyen de se prémunir étant le respect de la loi du silence. Les Siciliens – qui n’avaient pas d’autre choix – redoutaient donc bien plus les accidents de voiture....
NE QUITTEZ SURTOUT PAS...
CAR VOICI LA SUITE ...
ATTENTION .....
C'est parti...
« Pffffff ! ! Dire que c’est la quatre vingt seizième page quatre vingt seize que je lis . Je pensais bien que ce serait la bonne ". » se dit Inès en cliquant sur l’icône du synopsis 255 thèma IV et en appelant le folio 96, non sans avoir installé auparavant comme par défi un virus générant l’image d’un palmier givré dans une boule en plastique remplie de liquide, avec de la neige, sa signature virtuelle. A lui seul, ce petit logo résumait un peu sa vie de fille chaude des tropiques, juste un peu givrée mais qui aime par dessus tout la fraîcheur de vivre et faire de l’ombre à tout le monde . Elle ne s’appelait pas vraiment Inès, mais ce prénom
correspond si bien à son grain de peau et à son accent hispanique qu’elle ne peut s’empêcher de l’arborer en toutes circonstances.
En réalité, elle ne dédaigne pas de s’entourer de mystère. C’est ce goût qui l’a conduit à s’intéresser à l’informatique et à vagabonder d’écrans en bases de données pour le seul plaisir de trouver ses limites.
Pour le moment, elle n’est pas loin d’y arriver . Cela la désole en même temps que ça l’excite et, comme le terrier qui respire l’odeur de sa proie blessée au fond du trou sans la voir, elle gratte comme une bête.
Tout a commencé par la lecture du dernier numéro spécial des oscars d’Hollywood " The Award’s revue 95 " dont un long article est consacré au metteur en scène du moment, largement interviewé comme on dit sous nos latitudes. John Ruppert Grawford Bullet Junior (heureusement c’est simplement son nom de scène), puisque c’est de lui dont il s’agit expose le roman de sa vie aux multitudes avides de copier ses moindres faits et gestes. En fin d’article, Gianfredo Manfredi (son vrai nom ?) a laissé reproduire un lapsus en pensant que jamais personne ne sera assez subtil pour en exploiter la richesse, et aussi par goût du risque mesuré, par jeu.
Inès, férue de cinéma, a bien sûr dévoré l’article et s’est arrêtée, intriguée, sur la phrase sybilline proférée avec emphase par l’imprudent impudent.
En effet, il est difficile de placer dans une conversation :" I-MiND, the boot win the atlantic games movies" . Essayez et vous verrez !
Connaissant la vraisemblable identité de JRGB Jr alias GM, Inès a deviné rapidement –c’est à dire après s’être assurée qu’il n’existe pas dans le secteur d’équipe de football de ce nom- que "the boot" désigne l’Italie, sa mère patrie.
Ce qui l’a tracassé le plus ensuite est l’inscription biscornue du début de la phrase. Pourquoi ce i minuscule dans le mot MIND, et ce tiret. Est-ce une phrase, un jeu, une devinette ?
Son imagination lui dit que c’est grave…En fait, c’est peut-être très grave…Et pourtant, ça a le côté puéril d’une devinette de cour de récréation. Mais sous cet air faussement innocent, Inès, en femme bardée d’antennes perçoit l’intérêt de faire rendre gorge au rébus. Elle est capable de faire parler des muets pour un simple battement de cils, mais là, pas question d’user de son charme malgré toutes les réserves dont elle dispose. Et puis, elle n’aime pas la facilité. Aussi, a-t-elle décidé de ne pas rencontrer GM, à la fois par coquetterie intellectuelle et par prudence, pour ne pas se dévoiler (ce qui, entre parenthèses est bien dommage).
The atlantic games ne peut désigner que les jeux olympiques d’Atlanta, déjà dans toutes les têtes.
Pourquoi l’Italie aurait-elle vocation à gagner plus que d’autres ? Et tout d’abord, à quoi pense-t-on lorsque l’on est américain et que l’on parle de ce pays : aux pizzas et aux pâtes car la préoccupation majeure de l’homo américanus, c’est d’abord de se mettre quelque chose sous la dent ; on pense aussi aux Ferraris, à la dolce vita …mais on n’oublie jamais la mafia. Inès renifle un coup de la mafia, et ça doit être un gros coup car l’organisation ne bouge plus pour racketter les épiceries de quartier. C’est devenu une industrie multinationale travestie des oripeaux de la respectabilité que donnent la richesse et le pouvoir employés à bon escient.
Forte de ces déductions empruntées aussi bien à son esprit romanesque qu’à ses qualités de jugement Inès s’est organisée selon un scénario désormais classique pour elle. En effet, dans son métier (la publicité), elle a besoin de trouver rapidement des idées qui doivent rester confidentielles. Afin de concilier ces impératifs, elle réfléchit en groupe sous la forme de brain stormings individuels. Pour respecter au mieux l’esprit du protocole de recherche des idées en groupe, elle s’est inventé sept personnages –toujours les mêmes d’une "réunion" à l’autre- qu’elle fait parler tout à tour : il y a la jeune orpheline tout juste pubère pour l’innocence et la spontanéité, le sumotori pour la force, le vieux moine bouddhiste contemplatif pour la sagesse, le PDG pour l’exigence, le ouistiti pour l’espièglerie, la sorcière qui détient la formule magique et le nain de jardin qui ne fait rien de spécial. Pour simplifier, elle les a appelés respectivement Zezette, Yokosuna, Hare Krishna, Wilson (comme son chef de service), Kiki, Abracadabrate et Simplet.
Simplet commence par passer son tour à Abracadabrate qui annonce qu’elle n’est pas devin et que le premier qui la ramène à ce sujet prendra un coup de balai sur la tronche et aura un sort au cul, puis demande si quelqu’un a quelque chose à ajouter.
Kiki fait alors mine de tourner le guéridon en frappant un coup pour oui et se sauve pour éviter de justesse une grêlée de coups du sort et de balai lancés à bout portant. Wilson tape alors du poing sur le pauvre
guéridon -qui voit sa dernière heure sonner dans un grand fracas –et beugle qu’il est temps de passer aux choses sérieuses et de s’interroger comme des policiers en demandant :"Qui, quoi, comment , pourquoi, où et combien ?
Inès n’a perdu aucune miette de la conversation et de la table.
Hare Krishna sort de sa torpeur et, au détour d’une phrase ésotérique sur l’essence des choses, affirme qu’il faut d’abord régler les détails comme le lieutenant Columbo. Yokosuna (quatre cent cinquante livres à la pesée du matin) glapit que ce n’est pas un petit Italien de soixante dix kilos qui va l’impressionner, ce dont tout le monde convient.
Enfin Zézette demande candidement si le tiret n’est pas destiné à attacher les deux premiers termes de la phrase plutôt qu’à les séparer. Dans un accès d’autorité, le PDG invite tout le monde à s’écraser et commence à égrener les questions et ses réponses : Qui ? ….la mafia. Quoi ? …Les JO. Comment ? …Joker. Pourquoi ? …Pour gagner de l’influence. Où ? A Atlanta. Combien ? …Beaucoup et peut-être plus encore. "
Sous le regard courroucé de Wilson, Zézette pense à haute voix que dans le cas où elle aurait raison, à son avis, le mot MiND pourrait désigner les initiales de quelqu’un. En effet, les Hispano-Texans dont elle fait partie comme Inès ont ceci de commun avec les Italiens du Sud qu’ils se présentent souvent selon une formule un peu égocentrique ressemblant à la tournure employée au début de la phrase mystérieuse, comme : "Moi- Untel, j’ai fait ceci, ou je pense cela… "
Inès lève la séance et remercie tous les personnages qui ont bien voulu lui prêter leur concours. En une demi-heure elle a réuni de quoi se faire une bonne idée.
Après un décortiquage en règle il apparaît que le personnage de l’énigme peut prévoir et deviner un fait futur devant se dérouler à Atlanta. Ce fait – certainement criminel – mettrait en cause la mafia italienne.
Un temps, Inès pense que le personnage peut être Morris Nicholson Demonds le célèbre présentateur météo de CNN qui sévit au même endroit depuis dix-sept ans. Mais alors, que peut-il y avoir de criminel dans les prévisions météo ? Non, ça ne colle pas…Mais, sait-on jamais ? Elle le note dans son petit carnet pour le cas où, en cyrillique inversé alterné avec un mélange de caractères grecs et étrusques ( pour limiter les éventuelles indiscrétions), d’autant plus qu’elle prend tout en sténo... (à suivre...)
Et voilà la suite (qui n'est pas royale, même si je suis bon prince)
Ce n’est que le surlendemain, et tout à fait fortuitement qu’elle tombe sur un vieux grimoire relatant les dernières interprétations des Centuries de Nostradamus dans une vente de charité organisée au profit exclusif des pauvres et des sans abri de Beverly Hill’s par le club d’investissement local. Autant dire qu’il n’y en a pas un, mais les ventes de charité sont exonérées d’impôt sur les plus-values nettes à moyen terme sous réserve que la différence entre le plancher constitué pour chaque titre par le cours moyen des trois derniers exercices cotés en bourse et la valeur fictive de démonétisation des titres de sociétés off shore de la sous-région constituée par les anciens états de l’union n’excède pas le montant –après péréquation- des fluctuations cumulatives du cours du dollar durant les trois campagnes boursières écoulées. Pour la petite histoire, il importe de savoir que le projet de ce texte, amendé à plusieurs reprises par les démocrates est inapplicable et inappliqué, mais qu’il a l’avantage de faire plaisir à tout le monde : les pauvres qui ont l’impression qu’on s’occupe d’eux, les élus qui seront réélus et les riches qui ne paieront pas d’impôt quoi qu’il arrive.
Inès a un éclair de génie en pensant que le fameux MiND qui a obnubilé toutes ses pensées peut très bien être Michel de Nostre Dame, autrement dit Nostradamus. Cela colle tout à fait au personnage et au scénario qu’elle entrevoit maintenant.
Le pire reste à venir quant à la difficulté. En effet, les nombreux exégètes de la pensée et des prédictions de Nostradamus se sont heurtés de tout temps à des obstacles variés. En bonne logique et comme peut le penser un béotien, il paraît nécessaire de confronter l’histoire et les prévisions pour construire la grille de lecture des évènements à venir. C’est d’ailleurs sur la base de ce mécanisme que fonctionnent la plupart des ouvrages parus sur le sujet .
Le livre ancien découvert par Inès détonne et étonne . La démarche de son auteur est totalement novatrice pour l’époque de sa parution (en 1820) et a dû rester confidentielle depuis – l’édition à faible tirage, réalisée à compte d’auteur – n’ayant pas été renouvelée aux dires de Miss Jonas (une toute petite tête ronde posée sur trois rangées de perles et grasse comme une baleine) qui confie également à Inès que le bouquin en question lui vient d’un oncle espagnol –prêtre dans le sud de son pays – qui l’a recueilli d’un Français passionné d’ésotérisme réfugié dans son village pendant la seconde guerre mondiale.
L’idée novatrice développée par De Heenkaard (un astrologue hollandais) consiste à prendre pour postulat que les datations et les localisations énoncées dans les quatrains et dixains formant la trame des prédictions doivent être calculées, pour les premières, sur la base des configurations planétaires à la longitude de la ville de naissance de Nostradamus et pour les secondes en tenant compte de l’écart existant avec le temps universel au méridien de Paris…
...je vous laisse sur votre faim (comme Miss Jonas) en attendant de savourer la suite... A bientôt
Eeeeeeet hop ... me voici de nouveau parmi vous. Bon appétit bien sûr..
Pour n'importe quel abruti titulaire d'une maîtrise de maths, ça pouvait être à peu près digeste et clair après la cinquième lecture.
Inès, qui faisait partie du commun des mortels en cette matière passe un temps bien supérieur pour s'approprier le concept, mais a l'avantage d'avoir des notions de cryptographie et de stéganographie. Celles-ci lui permettent, grâce à un logiciel d'intégration et de reconnaissance de caractères OCR couplé à un traducteur automatique, de faire apparaître, après quelques saisies au clavier – incompréhensibles pour un profane – un résultat qui laisse Inès dubitative : « Ainsi donc, voilà la perle rare, le quatrain secret, celui qui a fait couler tant d'encre et de sang ».
En effet, toute la littérature est unanime sur un point non controversé ; il existe un quatrain qui sert de clé à l'ensemble des autres ... et il a brûlé ou disparu. C'est devenu une telle légende qu'on l'appelle « L'ultimatum ».
L'apport du livre de De Heenkaard et de la technologie du traitement de l'information permettent de créer un portrait robot du quatrain à partir de la multiplicité des indices que constituent la fréquence des lettres et chiffres des textes originaux combinés à leurs emplacements respectifs.
Ainsi, la génération d'un flux aléatoire de données et sa combinaison dans une topologie de champscompacts nodulaires clarifie tout. Il suffit alors de décompacter le résultat par translation affine et de refréquencer la paramétrisation du fibré vectoriel de la base harmonique, ce qui ne présente pas de difficulté particulière. En réalité, il s'agit d'une simple involution semi-modulaire, comme chacun le devine maintenant. On aboutit rapidement au texte suivant :
« Grand ellipse brisée. Petite ur asmoindrie,
L'écu sélène de sous-sol reviendra,
L'élixir georgien corrompu sera,
Pour battre fer, rebelles d'or couvrira,
Et tes chaines arraschera,
Grand dessein, dans la teste de lion incrustée,
Lors que le clan tombera, un accès trouvera,
Et le poulpe l'encre sèmera, dans les eaux du gallion,
Par la menace du grand effroy. »
Première surprise, ça ressemble plutôt à un dixain qu'aurait mal grandi qu'à un quatrain. C'est pas étonnant que personne ne l'ait découvert jusqu'à maintenant se dit Inès.
Deuxième surprise, c'est trop circonstancié pour expliquer les allégories contenues dans tous les autres écrits de Nostradamus. Ca ne ressemble pas du tout à une clé. J'ai même l'impression que ça s'adapte par certains côtés à l'énigme qui me résiste : le poulpe c'est la pieuvre et la pieuvre c'est la mafia. Le grand dessein c'est un projet. Tout ça se recoupe bizarrement. Méfiance, donc ! J'ai assez l'habitude des coups fourrés pour sentir une manipulation. Mais bon, tant pis, laissons se dérouler les choses et restons vigilante... ( à suivre ...vous suivez?)
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